deb10photopera/inc_constantes.php-CD=utf8
ICI index standard
Collection de textes commentant des oeuvres
Sur scène un homme vieux et vif, demi nu, parodie des stars féminines mais marchant comme un boiteux. "Discomfort, dissonance dans le confort des concepts médiatiques". Dans la salle, des corps et des visages de toutes sortes, concentrés sur quelque chose d'important. Certains immobiles, d'autres sautant, bousculant à la ronde. Par moment, un de ces corps traverse la foule, un peu de sang au lèvres, s'ouvrant un chemin à coups d'épaule. "Discomfort, dissonance dans le confort du consommateur de culture". Je me demande ce que nous sommes si nous ne savons plus jouir de ces moments de dissonnance, de ces petites brutalités de la vie, et je règle ma caméra le plus maladroitement possible, cherche les pires lumières, les recoins boueux que la puie a envahis. "Discomfort, dissonance dans le ronronnement des belles photographies". Nuit, autoroute, pluie. Je passe en revue les prises de la soirée. De l'erreur, de la maladresse, de la laideur boiteuse, de la foule informe, sortent des images dont quelques-unes sont importantes à mes yeux, prennent place dans ma vie. Peut-être ce visage dans son ivresse musicale, glacial comme un de La Tour.
(Concert de l'iguane à Neuchâtel)
[Rédaction Photopera]
[Rédaction Photopera]
Août 2007. Je dois choisir une photographie à publier, parmi quelques prises de vues de chats affamés.
C'est à chaque fois un moment émouvant, et l'occasion de poser quelques questions chaudes.
J'hésite surtout entre 2 images, l'une avec 2 chats sous un banc de bois, 2 chats précis, regards attentifs, fausse nonchalance féline, l'autre avec une silhouette de profil, tête tournée vers moi, corps prêt à partir, imprécision de l'attitude, image floue sur l'ensemble de sa surface.
[Rédaction Photopera]
Holta Hoxha est albanaise et licenciée en droit de l'Université de Genève. Elle est retournée en Albanie en 2003 pour ouvrir une galerie à Tirana. Elle nous a contactés, cherchant à atteindre Olivier Christinat pour un projet de travail et d'exposition à Tirana avec de jeunes photographes albanais.
Elle explique sa démarche dans un texte sur l'importance de la photographie pour ritualiser la mort. Nous en publions ici de larges extraits.
[Rédaction Photopera]
« Regardez comme je sais mâabstraire pour laisser à ma création le soin de dire, mieux que moi tout entier, que jâaime être aimé. Sinon, pourquoi précipiterais-je toutes ces oeuvres vers vous? Pourquoi ressasserais-je, encore et toujours, cette obsession à vouloir rendre visible lâinvisible, palpable ce qui coule au fond de moi ? Regardez papa, maman, monsieur, Mon Dieu, regardez comme jâexiste, comme jâexulte, comme je vis, alors que si peu ME voient. »
[Rédaction Photopera]
Peut-être le réel n'aime-t-il pas la symétrie ? Peut-être que l'ordre est dans nos têtes plutôt que dans nos mains ?
Parcourant un grand nombre de photographies en quête de symétrie, dans les sites photopera et uneparjour, je ne trouve presque rien. Le réel déborde, le photographe attaque par le côté, l'inattendu bouleverse la régularitéâ¦
La symétrie est-elle la lutte de l'esprit contre le corps ?
[Rédaction Photopera]
Les formes visuelles ne fonctionnent-elles pas comme des drogues ?
Certains prennent de la cocaïne pour avoir l'air plus brillants dans la vie, d'autres se shootent à l'héroïne pour ressentir la réalité moins durement. On peut préférer l'acide pour se projeter dans des fantaisies fantastiques, ou le crack pour arriver à être méchant, ou encoreâ¦
Et la symétrie, que déclenche-t-elle en toi ?
Sentiment d'équilibre ? Sérénité à la contemplation d'un monde bien fait ? Refus du chaos ?
Volonté de maîtrise ? Idée de la perfection ? Beauté â¦
Dans le fond nous choisissons subconsciemment certaines drogues afin de déclencher les effets que nous avons expérimentés et que nous savons nous aider à vivre, à accepter la réalité.
Chers amis photographes, vous shootez-vous à la symétrie ?
La symétrie est-elle une drogue à la mode ?
J'adorerais entendre vos réponses à ces troublantes questionsâ¦
(photographie prise il y a une vingtaine d'années au Cloître de Hauterive, plan selon le conseil attentionné du père supérieur qui trouvait que c'était "la plus belle vue" sur le cloître)
[Rédaction Photopera]